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Critique littéraire : Roberto Zucco de Bernard-Marie Koltès

Roberto Zucco de Bernard-Marie Koltès

Roberto Zucco est une pièce de théâtre, écrite en 1990 par Bernard-Marie Koltès, qui retrace l'histoire d'un tueur capable de s'évader d'une prison sans y rester plus de quelques heures.
Bernard-Marie Koltès utilise le cas du véritable tueur Roberto Succo pour écrire son oeuvre. Son écriture joue avec la violence de ce personnage de tueur pour nous faire découvrir Roberto Zucco comme un héros tragique de la lignée antique. L'auteur a voulu laisser notre imaginaire découvrir ce personnage particulier en décrivant certains traits de caractère, et, bien que considéré comme fou, il nous dévoile une certaine forme d'intelligence supérieure chez ce tueur.

Le personnage de Roberto Zucco laisse le lecteur perplexe car il incarne une personne calme, qui ne communique pratiquement pas. La pièce laisse d'ailleurs parler la tristesse sans fond de la famille d'une gamine violée, la mélancolie d'un inspecteur ainsi que l'angoisse d'un vieil homme égaré, avant de laisser parler les sentiments de Roberto Zucco. Tout au long de cette oeuvre, un rythme se met en place grâce aux petites interventions de policiers, de couples de "matons" et d'inspecteurs assistant aux massacres sans bouger, en philosophant sur le crime et la folie. Roberto Zucco est qualifié d'ange terrible, d'assassin flamboyant, d'étoile filante ou encore de petit souffle de mort. Personnellement, je le présenterai comme un homme sans intention précise, qui tue les personnes qui lui barrent son chemin.
C'est à se demander si ce personnage n'est pas simplement le fantasme d'un auteur condamné à une mort proche. Ayant vu la photo d'un tueur sur un avis de recherche, il a laissé son imagination prendre le dessus. Ou alors, lors d' une recherche plus précise sur ce Succo, il a éprouvé de la curiosité pour ce personnage.
Les thèmes de souillure et de virginité, de force et d'impuissance, sont retranscrits tout au long de cette pièce, dessinant un certain désir impossible. Nous pouvons considérer ce texte comme fort et dérangeant.

Personnellement, je considère cette pièce comme une oeuvre magnifique, avec une fin surprenante qui laisse le lecteur perplexe. Je trouve aussi admirable l'écriture qu'a utilisée Bernard-Marie Koltès, remettant en question les forces de l'ordre ainsi que certains milieux sociaux tels ceux d'une gamine, d'une femme dans un parc, d'un vieil homme dans une station de métro et de quelques personnes dans un bar.
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